Je rejoins le MODEM

Publié le par Mohamed FELLAH

Universités d'été du Nouveau Centre - 2009

Universités d'été du Nouveau Centre - 2009

Après mûre réflexion, j’ai dernièrement choisi de rejoindre le MODEM, mouvement centriste, fondé et présidé par François Bayrou. Plusieurs raisons expliquent ce choix.

D’abord, c’est en rejoignant l’UDI en 2008 que j’ai signé mon premier engagement partisan. Jusqu’ici je me contentais d’entretenir un rapport distant avec ce que l’on appelle communément « les partis », tout en restant attentif aux positions et propositions des uns et des autres sur des sujets divers et variés.

Issu d’un quartier populaire, il est vrai que j’ai plutôt été bercé par des valeurs dites de « gauche ». L’idée même de s’interroger sur les fondements même de ce courant était alors inconcevable dans un milieu ou immigration et prolétariat ne faisaient qu’un. J’ai encore en mémoire, alors que j’avais 6 ans, les images de ce fameux 10 mai 1981 quand, à 20h00 le visage de F. Mitterrand s’est dessiné sur notre petit écran télé. Mon père, qui n’est pourtant pas d’humeur expansive a levé les mains au ciel recevant l’heureux évènement comme une bénédiction.

Pour revenir à mon adhésion au nouveau centre puis à l’UDI, j’ai ressenti au lendemain de l’élection municipale de 2008, le besoin d’aller plus loin dans la démarche en ne me contentant plus de celle de l’observation critique. Il était temps de mettre les mains dans le cambouis, et pour être honnête c’est en observant la manière dont Jean DIONIS incarnait des valeurs que je faisais miennes qui m’ont fait franchir le pas. Dès l’été 2009, le goût du challenge des jeunes centristes du Lot-et-Garonne a permis à la ville d’Agen recevoir l’université d’été du nouveau centre … en plein pruneau Show (pourquoi faire simple ?…).

Ma rencontre avec Hervé Morin, alors ministre de la Défense a été particulièrement marquante. J’ai découvert un homme simple aux idées claires, mais surtout un responsable politique en avance (trop ?) sur ce que devait être la France de demain (je vous invite à lire si n’est pas déjà fait « Arrêtez de mépriser les français ! Pour une société de la reconnaissance » – Flammarion – 2011). J’ai vécu sa défaite à l’élection de la présidence de l’UDI, suite au départ de Jean-Louis BORLOT, comme une véritable injustice. Non pas que le résultat soit contestable, mais la stratégie du président du Nouveau Centre qui consistait à prioriser la démarche programmatique sur celle de la stratégie électorale était à mes yeux la meilleure. Les adhérents en ont décidé autrement, dont acte.

Depuis cet épisode mon rapport à l’UDI sur le plan des idées s’est plutôt « refroidi ». Je crains que ce mouvement consacre intégralement son énergie à gesticuler aux pieds du mastodonte UMP pour espérer continuer à exister un peu à mesure que les échéances se présenteront (2015, 2017, …).

C’est donc assez naturellement et suite à un échange avec Bernard LUSSET que je me suis "recentré" en rejoignant le MODEM de François BAYROU. C’est d’abord pour répondre à la nécessité pour moi de continuer à participer à une aventure politique collective et ainsi éviter de sombrer dans l’exercice du constat passif au détriment de l'action aussi modeste soit-elle.

Je crois, comme de plus en plus de Français, que notre pays sera à la croisée des chemins en 2017 et que les scénarios les plus invraisemblables il y a quelques temps, gagnent en probabilité à mesure que l’échéance approche.

François BAYROU reste pour mois le personnage politique de premier plan qui continue de porter des valeurs qui font le ciment de notre République : humanisme, solidarité plutôt qu’assistanat, liberté (d’entreprendre notamment), laïcité ouverte plutôt qu’exclusive, Europe fédérale, etc.

Le Président du MODEM a indiqué qu’il soutenait Alain JUPPE dans sa course pour 2017 (les deux hommes partageant c’est vrai l’essentiel) mais ne s’interdit pas d’être candidat lui-même dans le cas où les primaires ne seraient pas remportées celui que J. CHIRAC considéré comme le "Meilleur d'entre nous". D’aucuns diront que ce serait là une vraie marque d'irresponsabilité, et que ce serait le meilleur moyen d’assurer un deuxième mandant à François HOLLANDE. Mais si je l'entends, je trouve ce raisonnement précipité. D’abord est-on prêt à accepter que les trois principaux candidats à l'Elysée soient : F. HOLLANDE (qui aura d’ici là inventé la « cote de popularité négative »), N. SARKOZY (si si il a dit qu’il arrêtait s’il perdait en 2012), Marine LEPEN (à moins que ce soit son père ?).

Ensuite je suis de plus en plus convaincu que le prochain Président sera celui des idées et de la sobriété et non de la communication. Il portera le rassemblement après des années de déchirures internes et aura le courage de dire ce qu’il fera de son mandat mais surtout de faire ce qu’il dit. Il sera le Président d’un seul mandat. Je crois que l'ensemble de ces qualités ne sont aujourd'hui incarnées que par deux hommes : A. JUPPE et F. BAYROU.

Pour l’heure je vais, à mon tout petit niveau, apporter ma contribution au MODEM et mon soutien à F. BAYROU, pour le reste nous verrons. A une époque où le temps s’accélère, à chaque jour suffit sa peine.

MF

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
J'hésite à franchir le même cap. On s'était croisé à l'époque aux Universités d'été à coté d'Agen. Mais ma raison primaire est encore plus proche dans les échéances : l'UDI a plusieurs fois promis un engagement plus centriste avec son partenaire modem et a préféré plusieurs fois faire marche arrière et s'allier à l'UMP(Repu) en laissant un gros vent au MoDem. <br /> <br /> Chacun a son niveau faisons bouger la ligne du centre vers autre chose qu'un simple ajout de voix à Sarkozy.
Répondre
M
Je crois en effet qu'il nous faut revenir aux fondamentaux et ainsi éviter de tomber dans le bipartisme. J'espère que nous aurons l'occasion d'en parler. Cordialement.