Transition écologique de l’agglomération d’Agen : La preuve par trois.

Publié le par Mohamed FELLAH

Le Parc Naturel de Passeligne, poumon vert de l'agglomération d'Agen

Le Parc Naturel de Passeligne, poumon vert de l'agglomération d'Agen

Le dernier conseil de l’année 2023, qui a réuni les représentants des 44 communes composant l’agglomération d’Agen, a été largement consacré à des délibérations d’ordre environnemental. Ces dernières démontrent que notre territoire prend un sérieux virage en la matière.

Pour rappel, l’agglomération est engagée, à travers le Plan Climat Air Énergie (PCAET), à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation d’énergies fossiles, dans le but d'atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Si de très nombreuses actions sont déployées pour atteindre cet objectif ambitieux, trois d’entre elles marquent ce tournant décisif :

La réorganisation de la collecte et du traitement des déchets ménagers

Autrement appelée la « Révolution des poubelles », cette nouvelle organisation à l’échelle de l’agglomération a suscité des réactions lors de sa mise en œuvre en 2023, notamment en raison de l’arrêt de la collecte des déchets verts en porte-à-porte. Mais c’est surtout le déploiement d’un vaste réseau de points d’apport volontaire dans le centre-ville et les centres-bourgs de l’agglomération d’Agen qui constitue le cœur de ce dispositif.

Je fais certainement partie de ces Agenais qui ont toujours connu les dépôts de sacs sur les trottoirs et vu passer d’énormes camions-bennes en plein cœur de ville pour assurer leur collecte tout au long de la journée, jusque tard dans la soirée. Cette pratique, pour de nombreuses raisons, dont celles relatives aux conditions de travail de nos agents ripeurs, n’est plus adaptée à notre époque. Permettre à chaque administré de trier ses déchets domestiques avant de les déposer dans les bacs correspondants, à toute heure de la journée, paraît tellement relever du bon sens qu’on peut avoir un peu honte d’avoir tant attendu avant de proposer cette pratique. 

Je suis convaincu que cette nouvelle approche permettra de développer la pratique systématique du tri sélectif mais aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire avec l’arrivée de la TEOMI (taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères incitative) en 2026 : mieux je trie, moins je jette, plus je maîtrise ma facture.

L’arrivée d’un réseau de chaleur urbain (RCU)

Le principe du réseau de chaleur urbain est simple : valoriser les déchets qui ont échappé au tri sélectif en les transformant en ressources, en l’occurrence de la chaleur. Ainsi, le RCU permettra de transformer les ordures ménagères collectées par l’agglomération d’Agen et incinérées à la SOGAD en source de chaleur, permettant ainsi aux acteurs du territoire de réduire le recours aux énergies fossiles. Lorsqu’il sera pleinement opérationnel, le RCU permettra de réaliser 30% de l’objectif global de diminution des gaz à effet de serre.

 

Fonctionnement du Réseau de Chaleur Urbain

Ce dispositif innovant génèrera 84% d’énergie renouvelable, ce qui représente 7427 tonnes de CO2 dont l’émission sera évitée à l’échelle de l’agglomération, soit l’empreinte carbone de 800 habitants, et ce, chaque année.

Cette nouvelle énergie, qui sera distribuée auprès d’importants consommateurs (bâtiments publics, entreprises, résidences, etc.), sera non seulement plus écologique mais également moins coûteuse, puisqu’une économie de l’ordre de 30% sera réalisée par les consommateurs.

Le PEEPS : Vers une réduction de 30% de la consommation énergétique

Qui, parmi les Agenais, sait qu’Agen deviendra dès 2026 le plus grand parc d’éclairage photovoltaïque public d’Europe ?

C’est pourtant le chemin pris par l’agglomération avec son PEEPS (Plan d’Économie d’Énergie en Éclairage Public et Signalisation) puisque, d’ici les deux prochaines années, ce seront 6000 lampadaires photovoltaïques installés sur l’ensemble du territoire de l’agglomération qui auront remplacé 7000 candélabres consommateurs d’énergie électrique.

Ce procédé novateur et écologique d’éclairage, adapté pour préserver la biodiversité, représente un investissement important mais permettra à l’agglomération d’Agen, et donc aux Agenais, de réaliser jusqu’à 750 K€ d’économies par an.

"Révolution des poubelles", Réseau de chaleur urbain, plan lumière… Agen a sérieusement pris le long chemin de la décarbonation en proposant un mix énergétique moderne et adapté au territoire. Si je voulais être un peu provocateur, je dirais qu’il ne manque qu’une centrale hydroélectrique pour cocher toutes les cases des énergies décarbonées… Celle du barrage de Beauregard ?

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