Energies pour l'Afrique

Publié le par Mohamed FELLAH

Energies pour l'Afrique

« Nous sommes votre relais de croissance ! Aidez-nous à vous aider ! » Roger NKODO DANG – Président du Parlement Panafricain

A quelques jours de l’ouverture de la COP21 qui doit se tenir à Paris, je me suis intéressé au projet de Jean-Louis BORLOO qui vise à faire de l’Afrique un continent où l’accès à la ressource fondamentale que constitue l’électricité soit assuré pour l’intégralité de ses habitants (contre 25% en 2015).

Ce défi aussi dantesque qu’il puisse paraître reste réaliste quant à son coût de 50 milliards d’euros sur 10 ans (soit 3% du budget de l’UE). En réalité, l’électrification du continent africain représente un coût de 200 milliards d’euros mais le quart du financement assuré par des pouvoirs publics permettrait de d’amorcer le financement privé complémentaire.

L’heureuse initiative de Jean-Louis BORLOO doit, à mon sens trouver un véritable écho auprès des pays du nord et en particulier européens, et ce pour au moins trois raisons :

 

Les destins de l’Europe et de l’Afrique sont liés pour des raisons géographique, historique et culturel. Nombre de pays africains constituent d’anciennes colonies de pays européens. Même si le temps fait son œuvre, les pays européens se sentent une responsabilité de suivre la trajectoire prise par ces grands pays, dont certains peinent à prendre le chemin de la démocratie. L’exemple récent de l’intervention de la France pour stopper l’avancée des troupes de Boko Haram en est une parfaite et heureuse illustration.

 

Le relais de croissance européen se trouve en Afrique. L’Afrique a le plus gros potentiel en énergies renouvelables du monde tout en accumulant le plus grand retard en électricité. Or l’électricité et l’eau (qui constituent aussi bien des droits fondamentaux que des biens publics) sont le préalable incontournable au développement de tout territoire. Voir l’Afrique se développer c’est s’assurer d’un facteur de croissance pour le vieux continent qui peine à sortir de la crise dans laquelle il est plongé depuis 2008.

 

Dans 30 ans un quart de l’humanité sera Africaine. Avec une démographique très dynamique, l’Afrique rassemblera plus de 2 milliards d’Africains d’ici 2050. Voir dans le même temps le continent ne pas décoller sur le plan de son développement c’est faire le lit d’une crise des flux migratoires entre le sud et le nord face à laquelle l’Europe sera totalement démunie.

 

Bien entendu, tout n’est pas si simple et il faut être lucide sur la réalité de certains gouvernements africains gangrénés par la corruption et par le risque de voir de derniers entraver cette démarche exceptionnelle de co-développement.

Mais la stratégie de Jean-Louis BORLOO a le mérite de traiter les problèmes du continent africain à la racine. Elle doit être unanimement saluée et encouragée.

MF

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