Congrès du MODEM, entre gravité et espoir

Publié le par Mohamed FELLAH

Avec une petite délégation lot-et-garonnaise conduite par Jean Dionis, j’ai participé au congrès du MODEM qui s’est déroulé à Blois les 23 et 24 mars. Ce grand rassemblement, qui permet aux militants, issus des différentes fédérations, de se retrouver et de partager à la fois temps de réflexion et moments de convivialité, a d’abord été marqué par la réélection de François Bayrou à la tête du mouvement centriste.

Ce congrès avait une teneur toute particulière, car il fut l’occasion de célébrer le centième anniversaire du Mouvement Centriste. Une très belle exposition organisée à l’occasion de l'événement a permis de mesurer le chemin parcouru par notre mouvement depuis le centrisme social développé par Léon Bourgeois sous la IIIe République jusqu’à l’UDF de Valérie Giscard d’Estaing en passant bien sûr par le MRP, parti démocrate-chrétien qui jouera un rôle clé dans la reconstruction du pays après le cataclysme généré par la deuxième guerre mondiale. L’exposition ouverte aux congressistes a rappelé ce qui est souvent méconnu, à savoir qu’en dehors de son positionnement sur l’échiquier politique, le Centre abrite des valeurs fondatrices profondément enracinées, qui lui sont propres, et qui jalonnent toute son histoire : Humanisme et défense des libertés individuelles, économie sociale de marché et européisme.

Ce sont d’ailleurs ces fondamentaux qui ont été débattus à l’occasion des tables rondes qui se sont succédées durant deux jours. Élus, experts et représentants de la société civile ont éclairé une audience très attentive sur les sujets qui questionnent la société française : Quel modèle social face à la « révolution démographique » ? Comment concilier impératif écologique et nécessité démocratique ? Désinformation, ingérences : notre démocratie est-elle en danger ?

 Vous pourrez retrouver l’intégralité des échanges sous format vidéo ici.

 La dernière table ronde organisée dimanche, avant les discours de clôture, a traité de l’actualité puisqu’elle portait sur la question de « l’Europe face au retour de la guerre ». Jean Noël Barrot, ministre délégué aux questions européennes était notamment accompagné de Jean-Louis Bourlanges, député et Président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Ce dernier a eu un ton grave en décrivant la situation militaire entre la Russie et l’Ukraine, insistant à quel point une victoire russe, qui est loin d’être exclue, aurait des conséquences graves pour l’ensemble des pays de l’espace européen. Jean-Louis Bourlanges, en convoquant l’idée « d’extension du domaine de la lutte », a longuement décrit les bouleversements qui traversent la planète où la multipolarité agressive des grands ensembles étatiques doit composer avec l’interdépendance (notamment économique) de chaque pôle.

Dans cette régionalisation de la planète, où les États autoritaires entendent prendre leur revanche sur l’occident, « l’Europe est seule, face à son destin ». L’espace de paix européen est menacé à ses frontières mais aussi dans son propre espace avec la montée des extrêmes, et ce dans de nombreux pays de l’union, la France en tête. Alors que des enjeux comme celui du climat ou encore des flux migratoires demandent une coordination à l’échelle du continent, les élections européennes qui se tiendront le

constituent un point de bascule qui risque de faire entrer la génération de nos enfants dans une ère d’incertitude et de repli mortifère.

MF

 

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