Entre la ville et l'agglomération la mutualisation fait son chemin

Publié le par Mohamed FELLAH

 Entre la ville et l'agglomération la mutualisation fait son chemin

Après le vote sur l’opportunité de la mutualisation de l’administration de la ville et de l’agglomération d’Agen, le dernier conseil municipal de l’année a validé ses modalités de mise en œuvre. Le prochain conseil d’agglomération, qui s’exprimera sur cette même question, devrait être la dernière étape politique avant la mise en œuvre prévue pour le 1er janvier 2015.

Il n'est pas inutile de revenir sur la teneur du dernier conseil, tant il met en relief au moins trois dimensions intéressantes :

La mutualisation n'est plus anxiogène

La multiplication des instances de concertation (CTP, comité de pilotage, assemblée générale, permanence de KPMG, etc.) depuis l’été dernier a permis de faire retomber des inquiétudes à l’origine très vives. Si pour les administrés la mutualisation constitue un sujet lointain, les agents, et c’est légitime, n’ont pas manqué de faire savoir leurs préoccupations. Force est de constater qu’à quelques jours de la mise en œuvre, la fièvre a fini par retomber. Je vois au moins trois explications à cela :

1) Les agents savent mieux que quiconque que les agglomérations constituent des collectivités d’avenir. Leurs ressources reposent pour une grande part sur une fiscalité dynamique contrairement aux communes et aux départements.


2) Sur le plan de la rémunération, ce sera le meilleur régime indemnitaire qui s’appliquera à chaque agent, que celui-ci soit issu de l’AA ou de la ville d’Agen. Cette disposition, d’ailleurs prévue par la loi, permet d’éviter toute tentation de politique régressive sur le plan social, et c’est heureux.

3) Un programme spécifique aux ressources humaines, annexé au protocole sociale, permettra de traiter de façon très dynamique les questions de mobilité, de formation et de gestion des carrières. Ce qui donnera la possibilité à chacun des 1000 agents de l’administration commune d’avoir les moyens de réaliser un véritable plan de carrière à l’échelle territoriale, mais aussi de faire de l'appartenance des agents à cette nouvelle grande administration une vraie source de fierté.


L’opposition se retrouve pour s'opposer


Les débats de lundi soir ont amené notre opposition plurielle (FN-PS-Front de Gauche) à voter contre ce projet même si les raisons invoquées divergent.

Pour le FN ce projet viserait tout bonnement à « faire disparaitre les communes ». Le fait de rappeler que chaque collectivité garde son autonomie politique et conserve ses domaines de compétence n’y fera rien, le FN applique les directives de l’état-major sans sourciller.

Pour le PS la situation est plus cocasse (attention il va falloir faire preuve de souplesse !). Il s’est exprimé contre les modalités de mise en œuvre même s’il explique ne pas être opposé au « principe de la mutualisation » … tout en votant contre son opportunité en conseil d’agglomération… après avoir refusé de prendre part au vote en conseil municipal sur cette même question. Vous avourez qu'il est difficile d’y retrouver ses petits ou de déterminer la cohérence.

Le Front de gauche, brillamment représenté par M. Maillos a le mérite d’avoir une position claire et sans concession : Il est purement et simplement opposé à la mutualisation, émanation de la politique d’austérité appliquée par le gouvernement Valls.


Nous avons bien fait de ne pas attendre

L’opposition s’est retrouvée pour tenter de faire barrage à ce projet pourtant stratégique pour la ville, ce qui n’a pas été une surprise pour notre majorité. Mais à la question « que proposez-vous comme alternative ? » pour pallier aux difficultés économiques que nous allons devoir affronter, cette même opposition n’a pas de réponse. Car le cœur du débat est bien là. Que faire face au « tsunami budgétaire » qui arrive sur les collectivités locales et qui a d’ailleurs déjà commencé à se lever en 2014 (- 2,5 Milliards de DGF) ? Quelle marge de manœuvre pour la ville et son agglo qui vont perdre respectivement 2, 5 et 4 millions d’euros de dotations d’ici 2017 ?

Face à la démagogie des uns et l’attentisme des autres, nous nous décidons d’agir sans ne plus attendre, quitte à perdre en popularité, et en espérant faciliter le travail de nos successeurs. La mutualisation n’est pas l’unique solution mais une part du remède qui permettra, nous l’espérons, à la ville et à l’agglo de garder son statut d’aménageur du territoire pour encore très longtremps.

MF

Publié dans agen, mutualisation

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