E. Macron Président : Un mandat qui oblige.
Les élections présidentielles derrière nous, nous pouvons tenter une première appréciation de ce que nous avons vécu à chaud. Il faut d’abord rappeler que cette élection restera longtemps gravée dans la mémoire de la Vème République tant elle a été exceptionnelle, au sens premier du mot. Coups de théâtre successifs, avalanches d’affaires, incertitude manifeste dans les sondages, dénouement inattendu, etc.
Même le débat entre les deux finalistes qui s’est tenu quatre jours avant le deuxième tour et qui habituellement n’a que très peu d’incidence sur le choix des électeurs a très vraisemblablement été décisif pour arrêter le choix de millions de français.
Aujourd’hui nous avons sun nouveau Président de la République, E. Macron. Totalement inconnu du grand public il y a encore quelques mois, son ascension fulgurante a fait voler en éclat l’idée qu’il fallait une expérience longue et éprouvante avant de pouvoir prétendre à la magistrature suprême. Tous les Présidents qui ont rythmé la vie de Vème République ont dans un premier temps été élu local, député, puis ministre (voire premier ministre). Ce parcours traditionnel qui peut occuper plusieurs décennies d’un homme a été ringardisé par un trentenaire venu tout droit du secteur privé.
L’élection d’Emmanuel Macron malgré ce qu’elle a de rafraîchissante ne doit pas nous faire oublier que notre nouveau Président hérite d’un contexte particulièrement difficile : Chômage en hausse continue, dette publique qui approche les 100% du PIB, Etat d’urgence, conflits armés en Afrique et au Proche-Orient, etc. Le mandant d’E. Macron l’oblige ; il n’a pas le droit de faire perdre cinq ans supplémentaires à la France. Pour le bien colectif, nous devons lui souhaiter de réussir.
Au-delà de la mise en œuvre de son programme (qui doit d'ailleurs être précisé) deux indicateurs issus des résultats du 1er et 2ème tour peuvent servir de boussole et nous aider à savoir si notre jeune Président a pris le chemin de la réussite pour notre pays.
Réconcilier une France divisée
Avec plus de 65% le résultat d’E. Macron est sans appel. En obtenant le double des voix de sa concurrente le candidat d’En Marche ! a été plébiscité. Cependant c’est une France très divisée qui s’est exprimée en avril et en mai. Les régions frappées par la désindustrialisation et la France périphérique ont exprimé un choix moins catégorique. En regardant la carte ci-dessous on comprend que « deux France » se dessinent sous nos yeux. Les élections intermédiaires qui nous séparent de 2022 permettront de savoir si le Président a réussi à gommer ces disparités qui concourent à la l'émiettement du pays.
Stopper l'ascension du Front National
Malgré la défaire de Marine Le Pen, le front national sort renforcé de cette élection. Il parvient au deuxième tour de l’élection présidentielle pour la deuxième fois en quinze ans et surtout, il réalise son record de voix avec 10,8 millions d’électeurs qui se sont prononcés pour la candidate d’extrême droite au deuxième tour. Le FN a donc perdu l’élection présidentielle mais a gagné des millions de nouveaux électeurs. A ce rhytme l'extrême droite peut espèrer arriver à l'Elysée en 2022. Une énorme responsabilité et le destin de la France est dans la main d'E. Macron, plus jeune Président de la Vème République.
