Les dernières cartouches du Président

Publié le par Mohamed FELLAH

La crise à laquelle est confronté l’exécutif se rapproche clairement d’une crise de régime. Cette situation périlleuse fragilise un peu plus le pays, puisqu’il n’est de fait plus gouverné au moment même où des décisions urgentes et courageuses doivent être prises pour relancer l’économie et endiguer la montée continue du chômage.

Quelle que soit la composition du gouvernement  Valls II, la vraie question posée à François Hollande à travers cette situation est bien de savoir quelle ligne politique il entend incarner, tant on a l’impression depuis 2012 que nous assistons à une navigation à vue, là où les français attendaient la mise en œuvre d’un programme politique mûri et travaillé.

Chacun s’accorde à dire qu’il était impossible que la situation perdure jusqu’en 2017, tant les antagonismes incarnés par « le gouvernement pluriel » de Valls I étaient forts : d’un côté les tenants du politique Keynésienne en opposition totale avec ce qui est pratiqué en Allemagne et exigé par Bruxelles. De l’autre les socio-libéraux, vrais soutiens du Président et qui défendent des réformes structurelles.

Au-delà de la simple crise politique nous assistions à une vraie crise de représentativité. François Hollande est devenu Président de la République parce qu’un  électorat d’origine très éparse (extrême gauche, droite déçue et même FN) s’est aggloméré, non pas pour désigner le Président actuel mais pour empêcher Nicolas Sarkozy de rester à l’Elysée. Résultat deux ans après,  le socle sur lequel s’appuie le Président pour gouverner est aujourd’hui réduit à une peau de chagrin (17% des français lui font confiance). Nous avons donc un Président de la République qui, s’il devait se présenter aujourd’hui devant les électeurs, ne passerait certainement pas le premier tour. Ce qui est inédit dans l’histoire de la Vème République.

Avec les départs d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, la coalition de députés frondeurs va très certainement continuer de s’étoffer. Ce à quoi il faut ajouter le fait que les prochaines élections sénatoriales vont probablement provoquer le basculement  la chambre haute à droite. Ainsi, le Président  et son gouvernement ont de grandes chances de perdre leur majorité au Parlement dans les semaines qui arrivent. La situation de blocage à laquelle seront confrontées les institutions amèneront irrémédiablement François Hollande à redonner la parole aux français et donc à dissoudre l’assemblée nationale. Ce scénario qui faisait sourire il y a encore quelques mois apparait comme le plus vraisemblable aujourd’hui. Une dernière question demeure : Quand ?

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